jeudi 7 juillet 2016

LES SOUS-SOUS DANS LA PO-POCHE

Le motif économique du PSE n'est pas avéré, pas validé : nous sommes toujours dans l'attente du rapport d'expert qui doit statuer sur ce point et nous permettre de passer ou non à l'étape suivante : la contre-proposition (si l'on n'est pas d'accord avec ce PSE) ou la négociation (si ce que l'on souhaite c'est se contenter de bouger les curseurs à l'intérieur d'un projet existant). 
Mais puisque beaucoup de personnes posent des questions sur "l'après" et souhaitent anticiper ce qu'il va se passer, sautons une étape et parlons de "l'après". 

En admettant que le motif ait été validé et que nous choisissions la négociation (et non la contre-proposition) que pouvons-nous négocier ? Comment vont se dérouler les départs, quelles seront les aides, les accompagnements pour les personnes qui ont déjà un projet de départ ou qui sont décidées à en former un puisque "le moment est propice" ?
Pour bien mesurer "l'aubaine" que représente le PSE il convient de savoir que :


  • Le souhait de la direction est de supprimer des emplois et donc des frais, pas de faire des cadeaux de départs aux salariés. Des "cadeaux de départ" il y en a déjà eu : ils ont été donnés lors de la période d'encouragement aux départs. Nous sommes maintenant à l'étape suivante.
  • Nous sommes en période de PSE. Les mesures d'accompagnement du PSE vont s'appliquer aux postes que la direction souhaite supprimer, pas à toutes les personnes, pas à tous les départs. Par conséquent ceux qui souhaitent en partant bénéficier d'aides n'y auront droit que s'ils se trouvent dans le cadre de ces postes supprimés.
  • Une fois sorti du congé de reclassement (ou si vous n'avez pas accepté ce congé de reclassement), la période de carence des ASSEDICS, d'un maximum de 75 jours de salaire, viendra entamer les émoluments légaux de départ. Faites le calcul de ce que veut dire "un départ avantageux" ou bien négocié. La barre est haute ! 
  • Pour faire une négociation bien menée : diminuer le nombre de départs, négocier le maximum d'avantages en monnaie sonnante et trébuchante et en mesures d'accompagnement, il faut convaincre la direction qu'il est dans son intérêt d'accéder à nos demandes. Comment fait-on cela ? Je vais vous dire la vérité : seul le rapport de force peut y parvenir. Cela ne signifie pas brûler des pneus devant le portail d'entrée mais simplement porter un regard critique sur ce PSE, construire ensemble des propositions alternatives et les présenter en les ayant fait valider par les experts au préalable, ne pas attendre impatiemment que le PSE passe en croyant naïvement qu'il n'y en aura pas d'autres. Nous devons tous exiger un avenir pour le site de Mâcon. Et cela il faut le vouloir tous ensemble. Si cette voix alternative ne se fait pas entendre, il n'y aura pas de négociation avantageuse, c'est à dire pas d'effet d'aubaine, seulement les mesures prévues par la direction et en plus le risque de la répétition d'une recette qui aura marché.
  • Enfin lorsque le 2ème PSE arrivera, ce qui est très probable, il sera difficile d'exiger des mesures d'accompagnement plus conséquentes que lors du 1er PSE alors que nous aurons été fragilisés à la fois par ce 1er PSE et par le contexte économique.  

Il me reste à ajouter que les avocats de la direction sont le cabinet Flichy et Grangé avenue d'Iéna à Paris, près de l'Arc de Triomphe. Nous les avons rencontrés. Ils font partie des cabinets patronaux les plus prisés en France sur le sujet des PSE et n’ont pas la réputation de faire des cadeaux aux salariés.  Ils ont rédigé le livre 1 et le livre 2. Il ne faut pas douter que les objectifs soient déjà fixés.




Catherine Lepeltier
Déléguée syndicale CFE-CGC 
Pour Metso France
 

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